jeudi 17 octobre 2019

Des arbres au potager

L’agroforesterie est un mode d’exploitation des terres agricoles associant des arbres et des cultures ou des arbres et de l'élevage. L'association arbres et agriculture présente des avantages considérables, notamment dans le domaine de la protection des sols. Les arbres peuvent être cultivés en vue d'obtenir une production, c'est le cas des arbres fruitiers, par exemple, ou pour du bois d'oeuvre. Entre ces arbres, ont peut soit cultiver des céréales ou des légumes, soit faire paître des animaux d'élevage. Alors, des arbres au potager, bonne ou mauvaise idée?


Sources & liens:

La chaîne de Damien Dekarz (Permaculture, agroécologie, etc...)

La chaîne de Blandine (La permachine de la Perchine)

La chaîne de Ludo (Le potager du bienheureux)


Documentaire ARTE FUTUREMAG

vendredi 19 juillet 2019

Le miel pressé

N'importe quel apiculteur produisant du miel a forcément remarqué une différence entre le goût de son miel sorti de l’extracteur, et le miel qui a décanté des cires d’opercules.

Objectivement, le miel issu de la décantation des cires d'opercules et bien meilleur !

Les personnes qui aiment et consomment des miels bas de gamme ou tout venant de supermarché ne verront probablement aucune différence. En revanche, les consommateurs avertis à la recherche de la subtilité des saveurs ne s'y laisseront pas prendre.

Comment se fait-il qu'il y ait une telle différence ? Comment oser prétendre que le miel issu d’une même ruche puisse avoir deux goûts différents ?

La réponse est très simple : un miel issu de la décantation (exemple => cires d’opercules), n’a pas subi de phénomène d’oxydation lié à l’emprisonnement de milliers de bulles d’air lorsque le miel, arraché des alvéoles, vient percuter la paroi de l’extracteur. Certes, les plus grosses bulles éclateront très rapidement et justement, ce sont elles libèrent une grande partie des effluves. D’ailleurs, il n’y a qu’à sentir ce phénomène dans une miellerie au travail.

A l’inverse, si on ne faisait que désoperculer les rayons de miel à la main (c’est à dire au bon vieux couteau et non pas à la machine), pour les laisser s’écouler lentement, nous ne percevrions pas autant de senteurs dans la miellerie. Tout simplement parce que ces centaines de milliers de bulles d’air n’auront pas eu lieu d’être !

C’est ainsi qu’un miel d’écoulement ou de décantation bat à plates coutures un miel extrait, quand on compare les goûts et saveurs en bouche.

Malheureusement, un miel de décantation est non seulement très long à produire, mais il requiert de la place, énormément de place quand on a plusieurs hausses à récolter.

C’est ici qu’entre en jeu le pressoir à miel, qui permet, en pressant les rayons de cires remplis de miel, d'obtenir l'écoulement du précieux nectar avec un minimum de bulles d'air, bien plus rapidement que si on avait laissé le miel s'écouler par gravité.


Pour en savoir plus, n'hésitez pas à visionner la vidéo :


jeudi 21 mars 2019

Potager sur compost

C'est l'histoire d'un potager pas comme les autres, et d'un couple devenus jardiniers par accident. Tout commence en 2015, quand Mr et Mme X, un couple de jeunes mariés, achètent leur première maison, avec un petit carré de pelouse d'environ 150m2 en guise de jardin. Mr & Mme X sont tous les deux des citadins, ils ne connaissent rien au jardinage, mais chaque week-end, Mr X tond sa pelouse. Quant-à Mme X, elle est plutôt branchée BIO et zéro déchets. Le couple installe donc un composteur dans un coin de leur jardin. Mr X y met ses tontes de pelouse et les déchets de taille de sa haie, et Mme X y jette tous ses déchets biodégradables dont, bien sûr, ses déchets de cuisine.

Au printemps suivant, Mr & Mme X remarquent que des plantes ont poussé toutes seules dans leur compost. Ne sachant pas de quoi il s'agit, ils ne s'en occupent pas plus que ça. Quelques semaines plus tard, alors qu'ils reçoivent quelques amis pour un barbecue, une des invitées fait remarquer au jeune couple que les plantes qui poussent dans le compost sont des pommes de terre, des tomates et des courges! Surpris, le jeune couple comprend que des épluchures et des graines issues de leurs déchets de cuisine ont germé spontanément. Mr X décide de laisser ces plantes se développer, et quelques mois plus tard, à sa grande surprise, il récolte ses premières tomates! Au milieu de la végétation luxuriante qui s'échappe du composteur, Mr et Mme X voient des courges se former. Ils sont les premiers étonnés de faire de si belles récoltes de tomates et de courges sans avoir rien fait pour ça! 

A l'automne, alors que les plantes sont détruites par les premières gelées, Mr X a l'idée d'épandre le contenue de son composteur le long de sa clôture. Il forme ainsi une sorte de butte de compost plus ou moins mûr, dans lequel il découvre d'ailleurs quelques pommes de terre. Agréablement surpris par cette nouvelle récolte providentielle, il rapporte une petite brouette de pommes de terre à son épouse, puis il recouvre sa butte d'une bonne couche de tonte pour masquer le tout, craignant que Mme X n'apprécie pas de voir ses déchets mal compostés étalés le long de sa haie! 

Pendant tout l'hiver, Mr X oublie sa butte de compost, et le composteur se re-remplit tranquillement. Au printemps suivant, sur la butte de compost, comme l'année précédente, des plants de tomates, de pommes de terre et de courges commencent à lever spontanément. Mr X remarque qu'il y a des espaces libres dans sa butte, aux endroits où aucune plante n'a germé. Il se rend donc en jardinerie où il achète des plants de laitue qu'il installe dans tous les espaces libres. Mr X n'arrose pas, ne taille pas, ne tuteure pas, il se contente de récolter quand les légumes arrivent à maturité, et à sa grande surprise, sa petite butte de culture lui offre d'honorables récoltes. 

Les premières chaleurs estivales arrivent et quelques laitues commencent à monter, puis à fleurir. Mr X n'y connaît rien, il laisse la nature suivre son cours... A l'automne, après les premières gelées, Mr X recommence l'opération de la saison précédente. Après avoir récolté les pommes de terre dans son compost, il étale le contenu de son composteur sur sa butte et mélange le tout avant de la recouvrir d'une couche de tonte. Mme X plante dans cette butte des gousses d'ail qui avaient germé dans son placard, ainsi qu'un pied de persil en pot de supermarché qu'elle gardait sur le rebord de sa fenêtre. 

Au printemps suivant, courges, tomates, pommes de terres et laitues germent spontanément, une nouvelle saison commence pour la butte de culture de Mr et Mme X. Dans le courant de l'été, le persil de Mme X fleurit. Depuis, chaque automne, Mr X récolte ses pommes de terre, et mélange le contenu de son composteur à sa butte avant de recouvrir le tout d'une couche de tonte. Parfois, au printemps, il achète quelques plants en jardinerie qu'il repique dans les espaces libres pour compléter ses cultures. 

C'est ainsi que la butte potagère de Mr et Mme X donne chaque année des récoltes de tomates, de courges, de pommes de terre, de laitues, de persil, et même quelques têtes d'ail! Voilà la jolie petite histoire d'un potager sans travail, sans entretien, qui se fait tout seul à partir de déchets de cuisine.

mercredi 20 février 2019

Associer fleurs et légumes au potager


La biodiversité englobe les espèces végétales que vous cultivez dans votre jardin, les espèces animales qui y vivent, les plantes sauvages qui y poussent spontanément, mais on peut aller encore plus loin... Quoi de plus agréable dans un jardin que des fleurs, nous offrant leur multitude de formes et de couleurs, et leurs parfums enivrants ? On a souvent tendance à séparer le jardin d'ornement du potager, alors que ces éléments fonctionnent beaucoup mieux ensemble ! Avoir des fleurs au potager, c'est évidemment très agréable d'un point de vue esthétique, mais on peut également y trouver de nombreux avantages ! Les fleurs mellifères attirent les insectes pollinisateurs, qui sont indispensables pour la bonne pollinisation de nos légumes et des arbres fruitiers. Elles peuvent également attirer certains auxiliaires ou repousser certains ravageurs. D'autres sont utiles pour lutter contre les adventices ou contre certaines maladies, agissant comme une véritable pharmacie naturelle au potager, et certaines sont même comestibles ! La Bourrache et la Phacélie sont pour moi les championnes pour attirer les pollinisateurs.

Les célèbres Oeillets d'Inde, nématicides naturels, repoussent les nématodes et les aleurodes des racines des tomates, raison pour laquelle on les associe traditionnellement à cette culture. Ils auraient aussi la faculté d'éloigner les altises, les pucerons et pas mal d'autres insectes. Ils sont également connus pour renforcer la vigueur des légumes en général, ce qui en fait une formidable plante compagne, à installer un peu partout au potager. A noter que chez moi, contrairement à beaucoup d'autres fleurs, ils ne se re-sèment pas spontanément.

Les Soucis font partie des toutes premières fleurs que j'ai semé au potager. Esthétiques, peu contraignants, les soucis s'adaptent à toutes les conditions de culture, demandent peu de soins et se ressèment spontanément d'année en année, sans intervention de votre part. Ils attirent les syrphes, insecte pollinisateur dont les larves se nourrissent de pucerons. Ils auraient également la faculté de repousser les mouches blanches, les pucerons, les doryphores (qui n'apprécient pas non plus les fleurs de Lin), les altises et la piéride du chou. Les pétales de soucis sont comestibles, on peut les utiliser en salade ou les faire sécher et les utiliser pour colorer le riz, comme on le ferait avec du safran.

L'Amarante est une plante résistante, ornementale et comestible, dont les feuilles se consomment comme les épinards, et dont les graines peuvent être grillées comme du pop-corn ou utilisées en farine. Sa floraison en épis est spectaculaire et très esthétique. Elle est connue pour être l'une des rares plantes capables de résister aux désherbants chimiques ! Elle se ressème spontanément, résiste très bien à la sécheresse, et ne réclame aucun soin.

Le Myosotis est censé se re-semer tout seul, mais chez moi, pas de semis spontanés avec cette jolie petite fleur bleue. On peut l'installer au pied des framboisiers, son odeur aurait la particularité d'éloigner le ver du framboisier !

La Capucine est connue pour attirer les pucerons : on dit qu'ils préfèrent envahir les capucines plutôt que les légumes ! Je ne l'ai pas personnellement constaté au potager, mais d'autres jardiniers semblent confirmer cette information. La capucine attire aussi les coccinelles, grosses mangeuses de pucerons. La variété naine aurait également une action anti-mildiou très intéressante pour les tomates... Les fleurs et les feuille de Capucine sont comestibles.

La Bourrache, on l'a déjà dit, est une grande mellifère qui plaît beaucoup aux insectes pollinisateurs ! Ce n'est pas sa seule qualité. Sa forte racine pivot s'enfonce profondément dans le sol pour y chercher des nutriments. Lorsque la Bourrache arrive en fin de cycle, ses parties aériennes, en se décomposant au sol, restituent ces précieux nutriments, les rendant ainsi disponibles pour les plantes alentour. Enfin, sa forte racine pivot a une action mécanique sur le sol qu'elle va efficacement décompacter. Les fleurs de Bourrache sont comestibles et font merveille dans les salades.

La Consoude, plante vivace, mellifère et médicinale, partage avec sa cousine la bourrache une forte racine pivot capable de puiser les nutriments en profondeur, les rendant disponibles pour les plantes alentours, ce qui en fait une excellente plante compagne, aussi bien pour les plantes potagères que pour les arbres fruitiers. Sa croissance est impressionnante, on peut la faucher jusqu'à 5 fois par an pour l'utiliser en paillage ou en purin. La variété naine est tapissante et ne dépasse pas 30cm, elle s'associe particulièrement bien avec les framboisiers et les arbres fruitiers en général.

La Phacélie, grande mellifère, est également connue comme engrais vert. Sa croissance rapide et son feuillage abondant étouffe les adventices qui ne parviennent pas à se développer, faute de lumière. Elle produit une abondante biomasse qui peut être utilisée en paillage après avoir été fauchée. Elle se ressème toute seule et remporte un succès incomparable auprès des pollinisateurs.

Le Tournesol est une autre plante très intéressante au potager. Esthétique, mellifère, ses grandes tiges très solides peuvent servir de tuteur aux haricots grimpants et procurer une ombre légère aux cultures installées en dessous. Si vous ne récoltez pas les graines, elles nourriront les oiseaux tout l'automne, ils en raffolent ! Et s'ils font tomber quelques graines au sol, il n'est pas rare que les Tournesols se ressèment spontanément l'année suivante.

Le Pavot de Californie appartient à la même famille que les Coquelicots. Ils produisent un pollen très apprécié par les insectes pollinisateurs et se ressèment spontanément au potager. Les fleurs peuvent être utilisées en infusion pour lutter contre l'insomnie.

J'ai semé toutes ces fleurs la première année, et depuis, la plupart d'entre-elles se re-sèment spontanément un peu partout dans le potager. Lorsqu'elles ne me gènent pas, je les laisse aller au bout de leur cycle végétatif, et si j'ai besoin de la place qu'elles occupent, je les arrache et les utilise en paillage.


Attention : je n'ai aucune formation en herboristerie. Renseignez-vous toujours auprès de personnes compétentes avant de consommer des plantes dont vous ne connaissez pas les usages alimentaires et médicinaux.