mercredi 20 février 2019

Associer fleurs et légumes au potager


La biodiversité englobe les espèces végétales que vous cultivez dans votre jardin, les espèces animales qui y vivent, les plantes sauvages qui y poussent spontanément, mais on peut aller encore plus loin... Quoi de plus agréable dans un jardin que des fleurs, nous offrant leur multitude de formes et de couleurs, et leurs parfums enivrants ? On a souvent tendance à séparer le jardin d'ornement du potager, alors que ces éléments fonctionnent beaucoup mieux ensemble ! Avoir des fleurs au potager, c'est évidemment très agréable d'un point de vue esthétique, mais on peut également y trouver de nombreux avantages ! Les fleurs mellifères attirent les insectes pollinisateurs, qui sont indispensables pour la bonne pollinisation de nos légumes et des arbres fruitiers. Elles peuvent également attirer certains auxiliaires ou repousser certains ravageurs. D'autres sont utiles pour lutter contre les adventices ou contre certaines maladies, agissant comme une véritable pharmacie naturelle au potager, et certaines sont même comestibles ! La Bourrache et la Phacélie sont pour moi les championnes pour attirer les pollinisateurs.

Les célèbres Oeillets d'Inde, nématicides naturels, repoussent les nématodes et les aleurodes des racines des tomates, raison pour laquelle on les associe traditionnellement à cette culture. Ils auraient aussi la faculté d'éloigner les altises, les pucerons et pas mal d'autres insectes. Ils sont également connus pour renforcer la vigueur des légumes en général, ce qui en fait une formidable plante compagne, à installer un peu partout au potager. A noter que chez moi, contrairement à beaucoup d'autres fleurs, ils ne se re-sèment pas spontanément.

Les Soucis font partie des toutes premières fleurs que j'ai semé au potager. Esthétiques, peu contraignants, les soucis s'adaptent à toutes les conditions de culture, demandent peu de soins et se ressèment spontanément d'année en année, sans intervention de votre part. Ils attirent les syrphes, insecte pollinisateur dont les larves se nourrissent de pucerons. Ils auraient également la faculté de repousser les mouches blanches, les pucerons, les doryphores (qui n'apprécient pas non plus les fleurs de Lin), les altises et la piéride du chou. Les pétales de soucis sont comestibles, on peut les utiliser en salade ou les faire sécher et les utiliser pour colorer le riz, comme on le ferait avec du safran.

L'Amarante est une plante résistante, ornementale et comestible, dont les feuilles se consomment comme les épinards, et dont les graines peuvent être grillées comme du pop-corn ou utilisées en farine. Sa floraison en épis est spectaculaire et très esthétique. Elle est connue pour être l'une des rares plantes capables de résister aux désherbants chimiques ! Elle se ressème spontanément, résiste très bien à la sécheresse, et ne réclame aucun soin.

Le Myosotis est censé se re-semer tout seul, mais chez moi, pas de semis spontanés avec cette jolie petite fleur bleue. On peut l'installer au pied des framboisiers, son odeur aurait la particularité d'éloigner le ver du framboisier !

La Capucine est connue pour attirer les pucerons : on dit qu'ils préfèrent envahir les capucines plutôt que les légumes ! Je ne l'ai pas personnellement constaté au potager, mais d'autres jardiniers semblent confirmer cette information. La capucine attire aussi les coccinelles, grosses mangeuses de pucerons. La variété naine aurait également une action anti-mildiou très intéressante pour les tomates... Les fleurs et les feuille de Capucine sont comestibles.

La Bourrache, on l'a déjà dit, est une grande mellifère qui plaît beaucoup aux insectes pollinisateurs ! Ce n'est pas sa seule qualité. Sa forte racine pivot s'enfonce profondément dans le sol pour y chercher des nutriments. Lorsque la Bourrache arrive en fin de cycle, ses parties aériennes, en se décomposant au sol, restituent ces précieux nutriments, les rendant ainsi disponibles pour les plantes alentour. Enfin, sa forte racine pivot a une action mécanique sur le sol qu'elle va efficacement décompacter. Les fleurs de Bourrache sont comestibles et font merveille dans les salades.

La Consoude, plante vivace, mellifère et médicinale, partage avec sa cousine la bourrache une forte racine pivot capable de puiser les nutriments en profondeur, les rendant disponibles pour les plantes alentours, ce qui en fait une excellente plante compagne, aussi bien pour les plantes potagères que pour les arbres fruitiers. Sa croissance est impressionnante, on peut la faucher jusqu'à 5 fois par an pour l'utiliser en paillage ou en purin. La variété naine est tapissante et ne dépasse pas 30cm, elle s'associe particulièrement bien avec les framboisiers et les arbres fruitiers en général.

La Phacélie, grande mellifère, est également connue comme engrais vert. Sa croissance rapide et son feuillage abondant étouffe les adventices qui ne parviennent pas à se développer, faute de lumière. Elle produit une abondante biomasse qui peut être utilisée en paillage après avoir été fauchée. Elle se ressème toute seule et remporte un succès incomparable auprès des pollinisateurs.

Le Tournesol est une autre plante très intéressante au potager. Esthétique, mellifère, ses grandes tiges très solides peuvent servir de tuteur aux haricots grimpants et procurer une ombre légère aux cultures installées en dessous. Si vous ne récoltez pas les graines, elles nourriront les oiseaux tout l'automne, ils en raffolent ! Et s'ils font tomber quelques graines au sol, il n'est pas rare que les Tournesols se ressèment spontanément l'année suivante.

Le Pavot de Californie appartient à la même famille que les Coquelicots. Ils produisent un pollen très apprécié par les insectes pollinisateurs et se ressèment spontanément au potager. Les fleurs peuvent être utilisées en infusion pour lutter contre l'insomnie.

J'ai semé toutes ces fleurs la première année, et depuis, la plupart d'entre-elles se re-sèment spontanément un peu partout dans le potager. Lorsqu'elles ne me gènent pas, je les laisse aller au bout de leur cycle végétatif, et si j'ai besoin de la place qu'elles occupent, je les arrache et les utilise en paillage.


Attention : je n'ai aucune formation en herboristerie. Renseignez-vous toujours auprès de personnes compétentes avant de consommer des plantes dont vous ne connaissez pas les usages alimentaires et médicinaux.

1 commentaire:

  1. Merci pour ces infos. J'ai aussi de l'absinthe dont le pouvoir insecticide ne me paraît pas évident, ainsi que de la fritillaire impériale qui semble assez bien marcher contre le campagnol , mais sur une faible zone , environ 1m2. Et de plus, elle sent vraiment très fort ^^

    RépondreSupprimer